papier vergé, reliure, relieurs, collectionneurs livres anciens,amateurs de reliure XVII, XVIII ème siècle Je fabrique à la main, à l'ancienne des fac-similés de papiers XVI, XVII, XVIIIème siècle à partir de chiffons de coton ou de lin, de fibres neuves de coton, lin ou chanvre pour la restauration, la réfection des reliures et des gardes de livres anciens. Papiers neutres sans additif, de longue conservation, en format raisin (50x65cm). Plus de 20 sortes de ces papiers sont disponibles en petites quantités: 10 à 50 feuilles entres autres, des papiers avec des vergeures ombrées type XVIème siècle, des vergeures sans ombre, papier fait main, qui apparaissent dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle et qu'on trouve dans les livres au XIXème siècle et des velins faits main pour la restauration des livres XIXème. pour les passionnés de livres anciens: la seule marque distinctive d'un papier antérieur à 1760 est la "vergeure ombrée"; par transparence, on voit une ombre le long du fil clair (fil de chaîne) qui est une marque que l'industrie ne peut pas reproduire. SEULE la fabrication à la main par un professionnel peut reproduire cette marque. Le relieur, le restaurateur sont la main habile, indispensable, du fabricant de papier à la main; les 3 sont dans le passé mais ils sont surtout les instruments de l'avenir de l'ouvrage ancien dont ils ont la responsabilité. attention: des commerçants "s'amusent" à proposer des papiers qui n'ont rien à voir avec un fac-similé de papier antérieur à 1760 et trompent ainsi leurs clients mal informés. D'autre part, des bouquinistes font refaire des couvrures et surtout des gardes en utilisant des vergés industriels: le livre perd alors toute sa valeur! regardez les gardes par transparence et, pour les livres antérieurs à 1820-1830, cherchez l'ombre dans le papier vergé ou bien dans les livres de 1760 à 1830, s'il n'y a pas d'ombre, les défauts dans la transparence, marques de papiers authentiquement faits main. PR: Papiers pour Restauration papiers pour gardes 70-110g/m2, papiers vergés ombré à partir de 45g/m2 pour la reliure ou l'édition, demandez des échantillons; amateur ou professionnel, les prix sont identiques: la feuille raisin, 11,50€ , 8,70€ à partir de 10; 7,95€ à partir de 25feuilles port en plus Vous souhaitez commander un papier à peu près correspondant à celui de votre livre ancien que vous restaurez: - demandez-moi des échantillons des fac-similés que j'ai en stock. si vous avez démonté l'ouvrage, vous pouvez m'envoyer une page que je vous retournerai avec le papier "à peu près" correspondant -si vous changez une garde, n'oubliez pas que le papier de garde ancien est celui du relieur et probablement différent de celui de l'imprimeur, donc on arrivera toujours à trouver quelque chose de convenable - pour déterminer le poids du papier, utilisez un "Palmer", sorte de pied à coulisse de précision et l'épaisseur m'aidera à trouver le poids correspondant Epaisseur en /100ème = Poids en g/m2 8/100=65-66g - 9=70g - 10=75g - 13=92,95g - 14, 15= 102,105g - 18/100=120g il est bien entendu que l'épaisseur pour un même poids peut varier selon la matière première, la façon dont elle a été travaillée, la pression exercée sur la feuille humide, le laminage ou la technique de lissage.... Quelques INFOS pratiques... Des commerçants peu scrupuleux proposent au relieur amateur ou professionnel des papiers dits chiffons qu'on peut acheter, disent-ils, "les yeux fermés" pour réparer, restaurer des livres du XVIème au XVIIIème siècle. - qu'est-ce qu'on appelle papier chiffon? les papiers sont fabriqués jusque vers 1850 à partir de guenilles (j'emploie ce mot pour ne pas utiliser le terme de chiffon) de lin ou de chanvre. Le coton n'arrive en Occident qu'avec la colonisation africaine du XIXème siècle. On ne jette pas un drap usé, on en fait des torchons qui deviendront plus tard des serpillières qui, trop usées partiront par l'intermédiaire du chiffonnier au moulin à papier. Ces tissus sont lavés en lessiveuse, au delà des 90° actuels de la machine à laver; ils sont donc cuits comme on fait aujourd'hui pour le bois et les plantes qui servent à fabriquer certains papiers; la cuisson a pour effet d'éliminer dans l'eau certains composants de la plante, inutiles, voire nuisibles pour une bonne conservation du papier. Aujourd'hui, pour accélérer le processus, on utilise la chimie (les produits chimiques seront ensuite neutralisés). Les cuissons successives des temps anciens aboutissaient à un résultat identique et les papetiers du XVIIème avaient une matière première exceptionnelle (ils ne le savaient pas , l'analyse n'existait pas...). Aujourd'hui, le lin, le chanvre, destinés à la fabrication de papiers "contact alimentaire" sont des matières premières qui servent, avec le coton (pas de cuisson) à fabriquer des papiers dits chiffon; ce sont des fibres neuves utilisées non filées, non tissées. Les chiffons actuels contiennent des traces de lessive, probablement un petit pourcentage de fibres synthétiques, les rendant impropres à la fabrication de papiers de longue conservation. - pourquoi utiliser du papier fait à la main pour réparer, restaurer un livre du XVIIème, XVIIIème siècle? Quelle différence entre le papier appelé chiffon proposé par ces commerçants et un papier chiffon fait main? - la fabrication de la feuille de papier: problèmes d'égouttage: les papiers des XVIème au XVIIIème siècle Lorsqu'on regarde par transparence une feuille du XVIème ou XVIIème siècle (c'est devenu chez moi une "manie"), on aperçoit les vergeures -lignes parallèles serrées 8 à 12 au cm- et les fils de chaîne -espacés de 16 à 35 mm-. Autour des fils de chaîne, on voit une ombre... -non, rien d'inquiétant-, elle est due au tamis... vergé ombré Le papier vergé est formé sur une toile faite de fils tendus -la vergeure- (généralement) dans le sens de la longueur du tamis, stabilisés et tenus entre eux par un ou deux fils de couture ou fil de chaîne et non pas pontuseau), cousu tous les trois ou quatre fils aux pontuseaux, baguettes de bois qui soutiennent l'ensemble du tamis et répartissent les forces lors du "couchage" (le papetier "couche" et ensuite "découche" tous les jours et plusieurs fois par jour....) de la feuille sur le feutre. forme vergée avec filigrane cousu envers: la couture des fils de chaîne aux pontuseaux endroit:la couture des vergeures et fils de chaîne "sous la forme, l'égouttage" - on distingue les pontuseaux Lors de l'égouttage, la plus grande partie de l'eau s'écoule horizontalement, suivant les fils du tamis; l'eau entraîne ainsi les fibres les plus courtes; lorsque le courant rencontre un obstacle, l'eau s'écoule alors verticalement. Ces fibres courtes s'accumulent alors le long du fil de chaîne, provoquant une sur-épaisseur qui forme l'ombre le long du fil dont le relief sur le tamis a pour résultat ce filigrane clair. Quant à l'égouttage, plus le nombre de fils au centimètre est important (donc plus l'espace entre les fils est réduit), plus l'égouttage est rapide. merci à Chloé (10 ans) pour les photos qui précédent et pour son coup d'oeil Il peut arriver qu'il n'y ait pas d'ombre le long du fil de chaîne: ou bien c'est un papier fait à la machine (la vergeure ombrée est une preuve de papier fait main), ou bien c'est un papier fait main au XVIIIème siècle ou après -après 1760, on a cherché à améliorer la durée de vie des tamis en ajoutant une deuxième toile, très rigide, en support de la toile d'égouttage-. véritable tamis du XVIIIème siècle - le fil de chaîne est entre les pontuseaux La toile d'égouttage est cousue à cette grille et le contact entraîne un égouttage vertical; il ne se forme donc pas d'ombre d'autant plus que le fil de chaîne n'est pas obligatoirement au dessus du pontuseau. on distingue entre les pontuseaux la couture du fil de chaîne au 2ème tamis plus grossier la toile support est cousue aux pontuseaux Enfin, il m'est arrivé une fois de voir une ombre entre deux fils de chaine; cela indiquait alors qu'une seule toile composait le tamis mais que les pontuseaux étaient entre les fils de chaîne. Cette technique semble rare. un artisan n'est pas toujours un commerçant; il a un seul avantage sur le commerçant: il propose un article qu'il connait parce que c'est lui qui l'a fait. c'est pourquoi mes papiers ne sont pas vendus dans le commerce. je sais ce que je propose, encore pour quelques années. demandez les échantillons; les professionnels les reçoivent s'ils sont inscrits sur les annuaires; mais les particuliers, associations, amateurs de reliures nous sont inconnus (le prix de la feuille est le même pour tous - 11,50 € la feuille + port 10,50-- à partir de 10 feuilles: 8,70€ la feuille + port 10,50-) le petit texte ci-dessus est une simple information; cela fait 35 ans que je fabrique du papier à la main; notre métier va disparaître, un peu victime de son histoire, un peu victime des histoires (belles pour les touristes), un peu victime des industriels (qui font croire qu'ils savent faire comme "autrefois") et des commerçants qui en sont dépendants, un peu victimes de nous-mêmes qui baissons les bras devant le touriste en se disant que puisque c'est le dicours qu'il souhaite entendre, faisons lui croire que nous faisons comme autrefois. En travaillant de plus en plus avec des professionnels (avec des amateurs curieux d'apprendre et de s'informer aussi), je retrouve de plus en plus le plaisir de créer avec eux et pour eux des papiers utiles à la conservation d'un patrimoine. je fabrique un outil pour ceux qui ont envie de s'en servir, parce qu'ils ont un savoir-faire. merci aux relieurs qui transmettent et qui forment des transmetteurs de l'information. voir aussi la page "formats, pliages, reclame, signature" des livres sur l'histoire de la papeterie et des papetiers - Henri Pourrat: dans l'herbe des trois vallées - Claude Dravaine: Nouara - Charles Moïse Briquet: dictionnaire des filigranes - Alexandre Nicolaï: histoire des moulins à papier du sud-ouest - réédition éditions Pyremonde ISBN 2.84618.454.2 - Honoré de Balzac: les Illusions perdues - Louis Figuier: Les merveilles de l'industrie - le papier attention: des publications prétendent vous expliquer comment fabriquer du papier "végétal" (si la matière première n'est pas végétale, on ne peut pas prétendre fabriquer du papier, donc 1ère arnaque) en utilisant des produits (chimiques entre autres javel ou chlore pour blanchir): attention DANGER donc 2ème arnaque. |