NANCY. - Jean-Pierre Gouy, l'artisan-papetier du village du livre, doit être l'un des rares actuellement à ne pas maudire la pluie persistante village du livré, doit être l'un des rares actuellement à ne pas maudire la pluie persistante de ce mois de juillet. Et pour cause, "comme les gens ne pouvaient pas se rendre dans les Vosges, ils ont fait une halte a Fontenoy-la-Joûte", dit-il. Voilà pourquoi le cru juillet 2000 du village restera comme une bonne année.
Hier, ce village du Lunévillois entièrement voué aux livres et aux bouquinistes a connu son grand déballage de chaque fin de mois. En plus des 23 bouquinistes à demeure à Fontenoy, une bonne quinzaine de marchands avaient déployé leurs tréteaux dans les rues de la commune. Parmi eux, Gérard Schlémaire, bouquiniste à Clouange, un vieil habitué du village. "Je viens pratiquement tous les derniers dimanches de chaque mois et ceci depuis l'ouverture de ce village", explique ce marchand qui exposait hier un bon fonds de livres régionaux.
"Vous n'auriez pas un ouvrage sur les pestiférés dans les Vosges ?", lance fortement une cliente toute menue et blonde, à l'allure d'universitaire ou de professeur. "Tout ce qui concerne les Vosges se trouve devant vous. Mais je ne crois pas avoir quelque chose sur la peste dans les Vosges", répond-il tout en rendant la monnaie à un amateur de bandes dessinées enfantines anciennes qui en a déniché six àson goût. |
"Ici, on me demande essentiellement des livres sur les Vosges et la Meurthe-et-Moselle, peu sur Metz même si je viens avec des livres sur cette ville. En fait, j'ai surtout des collectionneurs qui s'intéressent à des créneaux étroits, ceci m'oblige à renouveler souvent mes stocks."Besoin de l'écrit
Question stocks justement, l'artisan-papetier de la maison de l'imprimerie qui a ouvert ses portes en 1998 travaille inlassablement à réapprovisionner ses casiers de feuilles. Il fabrique près de 500 kilo-grammes de feuilles par an, une fabricaion totalement à l'ancienne. Dans une pile hollandaise, il réalise sa propre pâte à papier à partir de chiffons de coton, de chanvre ou de lin, usagés ou non, puis à l'aide de différents tamis, il lève et couche ses feuilles sur des feutres. Enfin, dernièré étape, il les presse et les sèche. "Ici, ici en Lorraine, les gens n'hésitent pas à faire 200 kilomètres pour venir voir les livres. Ils ont besoin de lire, besoin de l'écrit et du support", constate-t-il avec clarté. Les faits démontrent que cet artisan a raison dès l'ouverture des boutiques, hier à 10 heures, curieux et bibliophiles sont déjà là. Le porte-monnaie à la main. En juillet et août, Fontenoy est ouvert tous les jours de 10 h à 19 h. Prochain grand rendez-vous,le 15 août pour un "spécial régions". A noter enfin, le concours de nouvelles autour des nouveaux Arsène Lupin, manuscrits à remettre pour le 30 avril 2001. |