Une foule curieuse et connaisseuse se pressait hier au salon du livre. Pour sa neuvième édition, pardon, pour le neuvième chapitre d'une oeuvre que ses auteurs espèrent sans fin, la ville, fidèle à ses choix, proposait une manifestation éclectique ouverte aux métiers du livre. Aux côtés des principaux éditeurs régionaux, les visiteurs ont retrouvé des auteurs connus et habitués du salon comme Jacqueline Quef-Allemant, toujours accompagnée de ses dentellières, ou bien encore Jacques Messiant, venu présenter ses deux derniers ouvrages, dont l'un consacré à la cuisine traditionnelle flamande.
Mais au moment ou la capitale s'enorgueillit d'un spacieux salon de 5 hectares, l'espace Jean-Vilar accueille 24 exposants, parmi lesquels figurent des artisans offrant au public leur savoir-faire dans l'art de relier à l'ancienne des ouvrages, ou la fabrication de papier à la main.
Intarissable sur le sujet, Jean-Pierre Gouy, l'un des six maîtres papetiers en France, n'hésite pas à inviter petits et grands à mettre la main à la pâte. Revêtu de la blouse blanche de l'expert, il explique, tout en tamisant sa mixture à base de fibres de chanvre et de lin, que c'est un certain Tsaï Loun, mandarin à la cour impériale de Chine, qui aurait codifié la technique de fabrication du papier, inventé par ses compatriotes voilà plus de 2000 ans.
Dans le Nord on aime les livres
Comment, de sa Lorraine natale, connaît-il le salon de Coudekerque-Branche ? "Par le bouche à oreille et grâce à un ami du centre international de l'enluminure et du manuscrit qui vient ici régulièrement. |
Je retrouve ici l'ambiance de nos salons de l'Est, où à la différence de ceux du midi, les gens ont un rapport particulier aux livres. C'est presque affectif, charnel dans le Nord, comme dans l'Est, on aime les livres." Ce que semble confirmer Brigitte, mère de famille de trois enfants, venue faire ses emplettes avec son fils de 10 ans. Cette passionnée du livre avoue en souriant n'avoir pas de budget très arrêté: "Si c'est un livre qui me plaît, je l'achète, c'est tout, je ne me pose pas plus de question. C'est pareil pour mon fils qui est venu avec son argent de poche."
Car les enfants sont les premiers bénéficiaires de ce genre de manifestation à la fois culturelle et ludique. Un cinquième des stands leur est consacré avec les toutes dernières nouveautés. Bandes dessinées, que les auteurs dédicacent en direct, polars, presse enfantine, mais aussi des animations autour du conte (Les Contes de la marmite par Pierre Delye, La Cour des contes par Véronique SeysDeroide à partir de cinq ans), ou encore un éveil à la lecture avec La Malle à Hortense.
Les plus petits ne sont pas oubliés, puisqu'à leur grand bonheur ils peuvent toucher et caresser les livres tactiles proposés par la librairie lilloise Le Bateau-livre. Pour sa première participation, celle-ci espère se faire davantage connaître dans le Dunkerquois.
Mais que les érudits se rassurent, ils trouveront matière à réflexion auprès des sociétés littéraires ou d'archéologie ou à la suite de la conférence d'Yves et Bngitte Hochant sur les techniques de navigation des scandinaves à I âge des Vikïngs. Quand on vous dit qu'il y en a pour tous les goûts !
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